
Quand on a la responsabilité de gérer la vie des gens, on a l’obligation de faire face aux crises et aux catastrophes avec le maximum de retenue et de sagesse, loin de la précipitation et de la course aux boucs émissaires.
Les mesures urgentes ayant été prises à la suite du drame de Mezzouna montrent que l’approche de gouvernance nationale est désormais productive au moment opportun.
Encore une fois, le Président de la République a démontré qu’il vibre avec les préoccupations des Tunisiens et des Tunisiennes et qu’il ne rate aucune opportunité pour se mettre à l’écoute de ses concitoyens et répondre à leurs attentes. Et ceux qui n’ont pas hésité à critiquer ce qu’ils appellent la lenteur de la réaction de la présidence et du ministère de l’Education face au drame qui a endeuillé la ville de Mezzouna (gouvernorat de Sidi Bouzid) doivent se rendre à l’évidence, il existe une vérité qu’ils semblent ignorer : dans les moments de crise et quand survient une catastrophe quelle que soit sa nature et même si elle était prévisible, voire attendue d’un moment à l’autre, les décideurs politiques à l’échelle locale, régionale ou nationale doivent réagir avec retenue et éviter de prendre des décisions ou de lancer des accusations dans la précipitation et la recherche d’un bouc émissaire à qui on décide de faire porter la responsabilité.
Et puis, faut-il rappeler à tous ces politicards que dans un pays de droit et d’institutions, ce sont les autorités judiciaires qui prennent, en premier lieu, en charge ce genre d’affaires immédiatement après en avoir été informées par les autorités sécuritaires.
Quant aux réactions attendues de la part des autorités politiques, elles sont généralement le fruit d’un effort rationnel et aussi large que possible de l’analyse, à tête froide, de toutes les conditions ayant entouré le déroulement du drame en question. L’objectif n’est-il pas de déterminer avec le maximum d’objectivité les responsabilités de toutes les parties impliquées dans l’affaire de près ou de loin, d’identifier les contrevenants qui ont réellement failli aux missions dont ils ont la charge et enfin de faire participer le plus grand nombre possible de responsables à la dynamique de prise de décisions à même de trouver les solutions adéquates. Des solutions durables et non celles prises dans la fièvre et sous l’emprise de la colère et du mécontentement des citoyens dans l’objectif de les calmer temporairement et de renvoyer aux calendes grecques les mesures qu’on attend depuis des décennies.
Et si le Président Kaïs Saïed a jugé utile d’interpeller la Cheffe du gouvernement et la ministre des Finances pour les exhorter à réhabiliter les écoles et les centres culturels en état de délabrement et à leur trouver les financements qu’il faut, c’est bien parce qu’il demeure convaincu que c’est au gouvernement de prendre les mesures urgentes au moment opportun. Tout simplement parce qu’il s’agit de son champ d’intervention en priorité. Même si plusieurs associations, organisations et aussi des notabilités régionales ont décidé de passer à l’action pour démolir à titre préventif les constructions menaçant ruine (à l’exemple du gouvernorat de Médenine).
Donnant un exemple significatif sur leur sens de la prise d’initiative sans attendre les instructions d’en haut et en fournissant par eux-mêmes les fonds requis. Certes, ce mouvement citoyen hautement significatif de l’adhésion des Tunisiens à l’approche de gouvernance prônée par le Chef de l’Etat est à saluer et à valoriser, sauf qu’il reste que de telles initiatives, aussi louables soient-elles, doivent être synchronisées avec les mesures urgentes décidées lors du Conseil ministériel restreint présidé mercredi 16 avril par le Chef de l’Etat avec la participation de sept ministres concernés par l’affaire.
La longue allocution prononcée par le Président n’a-t-elle pas valeur d’une feuille de route qui engage le gouvernement dans son intégralité (pas uniquement les ministres présents au palais de Carthage) dans le but de faire en sorte que «ces nombreux murs qui menacent ruine, comme l’a souligné le Chef de l’Etat, disparaissent à jamais»?
Et ces bâtiments qui s’écroulent à n’importe quel moment ne concernent pas uniquement les institutions scolaires ou universitaires. Ils sont plutôt des milliers à travers la République, attendant qu’un effort soit entrepris immédiatement afin que les droits inaliénables des Tunisiens à la dignité, à la sécurité et à l’intégrité physique soient respectés, où que ces citoyens se trouvent.